Zénaïde Dervieux a le plaisir de vous inviter à sa soutenance de thèse de doctorat en géographie politique, culturelle et historique intitulée « Territorialités, reconnaissances et résistances silencieuses : à l’ombre du parc national zimbabwéen de Hwange » et réalisée sous la direction conjointe de Marianne Cohen et Christine Raimond.
La soutenance aura lieu le mercredi 8 décembre à 15h00 à l’Institut de Géographie (salle 306 – 191 rue Saint-Jacques, 75005 Paris).
Le jury sera composé de :
Mme Marianne COHEN – Professeure, Sorbonne Université (co-directrice de thèse)
Mme Christine RAIMOND – Directrice de recherche, CNRS (co-directrice de thèse)
M. Estienne RODARY – Directeur de recherche, CNRS (président du jury)
Mme Nadia BELAÏDI – Chargée de recherche, CNRS (rapporteure)
Mme Bénédicte THIBAUD – Professeure, Université Bordeaux Montaigne (rapporteure)
M. Dan BROCKINGTON – Professeur, Université de Sheffield (examinateur)
M. Éric GARINE – Maître de conférence, Université de Paris-Nanterre (examinateur)
Si vous souhaitez assister à la soutenance et au pot de thèse organisé à son issue, merci de bien vouloir l’indiquer en complétant le document joint : https://framaforms.org/soutenance-de-zenaide-dervieux-mercredi-8-decembre-a-15h-1637859152.
Résumé
Au Zimbabwe, les relations que les populations du district de Hwange entretiennent avec les espaces protégés ont principalement été décryptées en termes de conflits entre humains et faune sauvage à la fois par les organisations internationales, les pouvoirs publics et les universitaires. Cette lecture en occulte une autre, qui a trait à des conflits plus latents, relatifs à l’histoire du territoire et aux injustices spatiales dans un district en marge de l’État. Les habitants des zones communales, expulsés de leurs terres peu après le début de la colonisation à des fins de production agricole (fermes coloniales) et de conservation de la nature (création des espaces protégés, dont le parc national de Hwange, le plus vaste du pays), ont expérimenté des dépossessions répétées de leur territoire.Aujourd’hui, les injustices spatiales associées à la conservation de la nature demeurent prégnantes. Cette thèse interroge, à partir de matériaux ethno-géographiques, l’aconflictualité apparente des faits sociaux dans le district de Hwange en tenant compte des situations semi-autoritaires qui entourent les espaces vécus quotidiens. Elle instruit une hiérarchie du visible entre des conflits passés sous silence (occupation de terres, revendications d’accès aux espaces protégés et aux anciennes fermes coloniales) et ceux qui ne le sont pas (conflits humain-faune sauvage) ainsi qu’une réflexion sur la productivité du sentiment d’injustice à l’échelle microlocale. L’examen des formes d’agir conflictuelles mobilisant le registre du juste et de l’injuste révèle comment se formulent des négociations, des arrangements et des résistances silencieuses.
Mots-clés : injustice spatiale ; parc national de Hwange ; front écologique ; territorialité ; résistance
Abstract
In Zimbabwe, the relationship between the people of Hwange District and the protected areas has been interpreted mainly in terms of human-wildlife conflicts by international organisations, government officials and academics. This reading obscures another, more latent conflict, which relates to the history of the territory and spatial injustices in a district on the periphery of the state. The inhabitants of the communal areas, expelled from their land shortly after the beginning of colonisation for agricultural production (colonial farms) and nature conservation (creation of protected areas, including Hwange National Park, the largest in the country), have experienced repeated dispossession of their territory. Today, the spatial injustices associated with nature conservation remain prevalent. This thesis interrogates, from ethno-geographic materials, the apparent non-conflictuality of social facts in the Hwange district by taking into account the semi-authoritarian situations that surround the daily lived spaces. It instructs a visible hierarchy between conflicts that are silenced (land occupation, claims of access to protected areas and former colonial farms) and those that are not (human-wildlife conflicts) as well as a reflection on the productivity of the sense of injustice at the micro-local level. Examination of conflicting forms of action mobilising the register of the just and the unjust reveals how negotiations, arrangements, and silent resistances are formulated.
Keywords : spatial injustice; Hwange National Park; ecological front; territoriality; resistance