Depuis une vingtaine d’années, les sciences sociales intègrent l’idée que les flux, les mouvements, les déplacements en un sens très large ne sont ni marginaux
ni secondaires, mais bien l’un des traits distinctifs des recompositions du Monde contemporain. Les MISES EN RELATION, projetées ou actualisées, dynamisées ou perturbées, sont au coeur des travaux de l’axe.

La prise en compte du mobility turn invite par ailleurs à requestionner la mobilité et les mobilités dans toutes leurs dimensions relationnelles. Elles sont en ce sens des MÉDIATIONS. Les LIEUX et les LIENS qui leur sont associés sont particulièrement étudiés.

Cet axe interroge en particulier les thématiques liées liées à la ciculation et aux échanges. Cela concerne tout d’abord les habitants, avec des travaux portant sur les migrations internationales, les déplacements et les spatialités touristiques ainsi que sur les nouvelles mobilités en ville, dont la «marchabilité».

Sont également abordées les questions relatives aux échanges de marchandises, avec une attention portée aux marchés, aux transports et à la logistique et à la diffusion des innovations commerciales. Les circulations immatérielles constituent un volet de recherche en émergence, avec l’étude des nouveaux espaces numériques. La dimension géopolitique de ces échanges quels qu’ils soient est également primordiale dans les travaux de l’axe.

Principaux thèmes de l’axe « Echanges et circulations »

Les travaux de cet axe portent sur les interactions entre espace et mobilité(s), entre les circulations, les réseaux d’échanges et l’espace des sociétés autant que les changements territoriaux.
Les recherches insistent sur les reconfigurations récentes à toutes les échelles spatiales et temporelles.

La notion centrale de « médiation », dont l’approche est au cœur du projet du laboratoire, offre un environnement conceptuel particulièrement approprié pour mieux penser à la fois comment les mobilités sont un vecteur de mise en relation et de transformation des espaces et des lieux, du quartier au continent, et comment inversement les espaces et les lieux avec leurs caractéristiques matérielles (physiques) et immatérielles (en l’occurrence numériques) recomposent les mobilités.
Les infrastructures et les artefacts, les politiques d’aménagement autant que les différentes formes de validations ou d’invalidations sociales sont traités de façon dynamique et systémique.

Le positionnement scientifique de cet axe met ainsi en valeur l’articulation entre plusieurs formes et échelles spatiales de mobilités. Il s’appuie sur la convergence de spécialités liés au transport, la géopolitique, le commerce, les migrations internationales, les déplacements touristiques, les mobilités urbaines.

Trois thèmes structurent la réflexion en valorisant la prise en compte intégrée de plusieurs formes de mobilités, de circulations et d’échanges :

1. La mobilité et les mobilités participent bien sûr à la mise en relation des espaces et aux changements territoriaux. Les échanges et les circulations de marchandises contribuent à restructurer les marchés et les flux logistiques, tandis que de nouvelles formes de commerce se développent, fondées sur des innovations. Il existe ainsi quantité d’interMEDIAIRES dans ces flux et échanges, qu’ils soient individuels ou institutionnels et positionnés à divers niveaux xspatiaux d’action. Les différentes formes d’habiter liées aux espaces mobiles sont particulièrement traitées à travers la « marchabilité » en ville et la « circulabilité». L’espace et les spatialités des échanges et des rencontres sont notamment envisagés dans leurs dimensions sociales et politiques. Enfin, l’’axe s’intéresse aux migrations internationales dans leurs traductions à l’échelle urbaine, ainsi qu’aux dimensions spatiales des mobilités touristiques. Pour toutes ces dynamiques circulatoires, les lieux et les espaces d’INTERMEDIATIONS sont particulièrement étudiés : de la fabrique de la ville aux constructions locales et régionales, des corridors de développement et de circulation aux espaces et aux bassins de vie.

2. Les enjeux géopolitiques des échanges et des circulations : la réorganisation des échanges et des circulations des personnes comme des marchandises, à différentes échelles spatiales, s’accompagnent de dynamiques géopolitiques sur le plan tant politique et sécuritaire qu’économique et sociétal. Celles-ci favorisent ou non l’émergence de risques pour les Etats et les populations, de déstabilisation des territoires dans certains cas. A l’inverse, les mobilités, en produisant de nouvelles configurations spatiales et territoriales (métropoles, réseaux transnationaux, corridors), sont porteuses de nombreuses opportunités pour les acteurs publics et privés qu’elles mettent en jeu. Les enjeux politiques et géopolitiques sont tout particulièrement abordés dans ce champ.

3. Circulations et espaces numériques : l’environnement numérique émerge comme un nouvel espace, désormais essentiel dans l’espace et les spatialités des individus, dans la gouvernance des Etats et des sociétés. Il constitue un « écosystème » à part entière devenu incontournable où circule une diversité de flux liés aux Nouvelles technologies de l’information et de la communication. Il conduit aussi à s’interroger sur les nouveaux défis numériques que représente la gestion des données et l’Intelligence artificielle. A travers les navigateurs et moteurs de recherches et leurs algorithmes, les réseaux sociaux et les blogs qui permettent entre autres différentes formes de récit autour des mobilités et des migrations. L’espace numérique est aussi le support de multiples applications qui servent de liens entre les individus, les groupes sociaux, l’espace et les territoires. C’est ainsi l’espace de différentes formes de MEDIUMS. Des plateformes numériques d’échanges aux réseaux sociaux, de nouvelles formes collaboratives autant que de conflits et de concurrences entre acteurs et opérateurs voient le jour. Il s’agit d’étudier les nouvelles médiations qui leur sont associées.