David Goeury vient de publier « Mobiliser des partenaires pour lutter contre le VIH/sida : les risques de la démobilisation institutionnelle en cas d’épidémie faible et concentrée. Le cas du programme Amali au Maroc » dans la revue l’Année du Maghreb 
 
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Cet article fait suite au projet ANRS 12305 « AGR et populations clés infectées ou affectées par le VIH au Maroc » : une enquête auprès de 500 bénéficiaires potentiels du programme Amali menée dans cinq villes (Agadir, Casablanca, Rabat, Tanger, Taroudant) mis en œuvre avec l’ALCS (Association de Lutte Contre le Sida au Maroc).
 
Résumé:
Au Maroc, le programme d’activités génératrices de revenus à destination des personnes infectées ou affectées pour le VIH (Amali) révèle la difficulté de la mobilisation commune des ONG santé spécialisées VIH/sida avec des organisations de développement dans un contexte d’épidémie faible et concentrée. Malgré les effets positifs auprès des bénéficiaires, les opérateurs spécialisés dans le développement (associations et agence de développement) peinent à s’impliquer durablement auprès de personnes particulièrement vulnérables et surtout fortement stigmatisées (professionnel(le)s du sexe de survie et hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes). Par ailleurs, l’arrivée au pouvoir de responsables issus de la mouvance islamiste a amené une divergence de modèle d’intervention entre l’allocation sur critères de précarité et l’intégration économique par le développement d’une activité autonome permettant au bénéficiaire de se reconstruire une place sociale. Nous nous appuierons sur les observation menées en 2015 dans le cadre du projet ANRS 12305 « AGR et populations clés infectées ou affectées par le VIH au Maroc » : une enquête auprès de 500 bénéficiaires potentiels du programme Amali menée dans cinq villes (Agadir, Casablanca, Rabat, Tanger, Taroudant) mise en œuvre avec l’ALCS ; une enquête auprès de 25 porteurs de projets Amali dans ces mêmes villes et 22 entretiens semi-directifs avec l’ensemble des intervenants des organisations partenaires (ALCS, ADS, associations locales) dans les sept villes de déploiement du projet (Agadir, Casablanca, Fès, Marrakech, Rabat, Tanger, Taroudant). L’arrêt du programme Amali du fait du désengagement financier de l’ADS au profit d’une future allocation sociale universelle toujours non mise en œuvre apparaît comme un moyen de ne pas tenir compte des spécificités des PvVIH (professionnelles du sexe de survie, hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes) et donc de maintenir leur statut de marginaux fortement stigmatisés. Or cette stigmatisation empêche actuellement d’éteindre l’épidémie de VIH/sida au Maroc.