Titre de la thèse :« Geospatial Intelligence et Intelligence artificielle : étude des actes d’insécurité maritime dans les espaces maritimes d’Asie du Sud-Est depuis le début des années 2020 ».
Sous la direction de Philippe Boulanger
Description de la recherche
La France est présente dans le bassin Indopacifique, un espace géographique s’étendant de la partie occidentale de l’océan Pacifique aux régions subtropicales de l’océan Indien. Ce bassin inclut notamment la mer de Chine méridionale, espace maritime s’étirant de Taïwan à la Malaisie. Cet espace est bordé de nombreux pays en voie de développement et est soumis, à cause au réchauffement climatique, à une montée des tensions internationales.
Les Etats présents en Asie du Sud-Est tendent à être caractérisés par un taux de croissance économique particulièrement élevé et par des façades maritimes particulièrement importants grâce à une façade maritime étendue. Toutefois, les États de la région doivent pouvoir gérer l’épuisement des ressources halieutiques lié à leur surexploitation ainsi que la pêche illégale.
L’objet de cette thèse est de déterminer le rôle et les perspectives de l’Intelligence Artificielle dans la surveillance et la prévention des actes d’insécurité maritime en Asie du Sud-Est. Il s’agit en particulier de démontrer comment l’analyste peut soutenir la prise de décision au travers de l’analyse d’une région par l’utilisation d’outils GEOINT[1], notamment l’IA dans l’interprétation des données et dans la spatialisation de l’espace maritime.
Cette thèse doit permettre de démontrer l’efficacité d’une analyse basée sur des données AIS et des lots bathymétriques par un traitement IA chapeauté par un analyste. Les principales retombées escomptées sont celles du gain de temps permis par l’IA, d’en développer sa fiabilité, mais aussi, d’en déterminer les limites dans le processus de recherche et de surveillance.
L’étude de cas de la thèse se concentrant sur le suivi du trafic naval, de la pêche illégale, de la piraterie régionale et l’évolution de la coopération internationale, il convient de se familiariser avec le fonctionnement des acteurs publics comme privés impliqués dans la région et dans la réalisation d’outils du GEOINT.
La mer étant un espace particulièrement important d’interactions, en particulier en Asie du Sud-Est, la question du traitement des données AIS (Système d’Identification Automatique), qui permettent le traçage des navires et des actes d’insécurité maritime est au cœur de cette thèse.
Il s’agit ainsi de trouver les éléments qui facilitent le lien entre le traitement des masses de données et le décodage des trames AIS par l’IA pour en extraire des informations fiables et exploitables rapidement par les analystes sous la forme de produits cartographiques à partir des SIG.
La question des limites de la technologie (coûts, fiabilité, partage des connaissances, durée d’exploitation et échelle de temps) et du biais des analystes est aussi étudiée. La nature de la thèse doit conduire au cours du travail de recherche à un état des lieux et une analyse des moyens mis en œuvre par les États présents en Asie du Sud-Est dans leur lutte contre la pêche illégale et l’insécurité maritime.
Mots-clés : Geospatial Intelligence, Artificial Intelligence, données AIS, Asie du Sud-Est, pêche INN, sûreté maritime.