Paris, 17 et 18 mars 2022
6e colloque jeunes chercheurs et jeunes chercheuses sur la privation de liberté
Sa thématique porte sur Les ressources de la privation de liberté
Ce 6ème Colloque Jeunes chercheurs et jeunes chercheuses sur la privation de liberté invite à questionner la thématique des ressources de la manière la plus large et la plus ouverte possible.
Toute privation de liberté se définit par une restriction, un manque, et l’on peut à juste titre s’inquiéter du manque chronique de ressources financières mobilisées par les États pour se doter de lieux respectueux de la dignité des personnes enfermées, de personnels suffisamment nombreux et formés, d’activités satisfaisantes, etc. Pourtant, la privation de liberté ne peut pas exister sans ressources, et les budgets des administrations pénitentiaires sont parfois conséquents. Au-delà des enjeux financiers, la notion de « ressources », entendue au sens large, nous invite à observer et à mesurer la diversité des ressources qui participent à faire de la privation de liberté ce qu’elle est. Les personnes privées de liberté vivent autant de ressources matérielles, même dans des lieux de dénuement, que de ressources humaines qu’incarnent notamment les personnels, les familles, les associations, les aumôniers ou encore les avocats. Les personnes qui font face, d’une manière ou d’une autre, à la privation de liberté mobilisent aussi leurs propres ressources sociales, culturelles, psychiques ou spirituelles pour vivre cette privation de liberté, s’instruire, travailler, s’évader, se révolter… A un niveau plus institutionnel, la privation de liberté suppose des ressources juridiques, politiques et sociales, pour encadrer cette situation particulière. Certains choix de politique criminelle traduisent d’ailleurs une volonté de mobiliser certaines ressources (financières, théoriques, pratiques) en priorité. A titre d’exemple, on peut évoquer la mise en œuvre récente par les services d’insertion et de probation de certaines ressources criminologiques et notamment d’outils actuariels développés outre-Atlantique. Quel que soit le type de lieu de privation de liberté concerné, les personnels ne cessent de réclamer plus de moyens pour mener à bien leur mission. Faute de mieux, souvent ils imaginent et développent des initiatives locales qui en tant que telles peuvent parfois être vues comme une forme de ressources.
Ce colloque offre l’opportunité à des étudiants en master 2, doctorants ou jeunes docteurs ainsi qu’à de jeunes professionnels de présenter leurs travaux de recherche devant un public composé de leurs pairs et de leurs ainés. Défini par un « champ de recherche », la privation de liberté, ce colloque est notamment ouvert à toutes les disciplines scientifiques et notamment : anthropologie, architecture, démographie, droit, économie, ethnologie, géographie, histoire, médecine, philosophie, sciences de l’éducation, sciences de l’information et de la communication, médecine, psychiatrie, psychologie, sciences politiques et sociologie.
Le champ du colloque correspond à la compétence du Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) qui s’étend à diverses institutions et espaces: les locaux de garde à vue de la police et de la gendarmerie, les cellules de dégrisement, les cellules de retenue des douanes, les dépôts des palais de justice, les centres éducatifs fermés (CEF), les établissements pénitentiaires, les lieux destinés à la prise en charge médicale des personnes privées de liberté, et en particulier les unités psychiatriques des centres hospitaliers (hospitalisation sans consentement), l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police de Paris, le centre socio-médico-judiciaire de sûreté (Fresnes), les centres et locaux de rétention administrative, les zones d’attente des ports, aéroports et gares.
Le programme est disponible en lignesur le blog TerrFermehttps://terrferme.hypotheses.org/
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