Statut actuel : Chercheure associée, docteure en géographie de Sorbonne Université dotée d’une expérience dans l’enseignement supérieur (en tant que monitrice allocataire de 2016 à 2019, puis A.T.E.R. à temps plein de 2019 à 2021 à l’UFR de Géographie et Aménagement de Sorbonne Université) et lauréate du Prix « Jeune Chercheur » de la Fondation des Treilles 2020
Titre de la thèse : « Territorialités, reconnaissances et résistances silencieuses : dans l’ombre du parc national zimbabwéen de Hwange », soutenue le 8 décembre 2021
Encadrement : Marianne Cohen, Christine Raimond
Résumé : Au Zimbabwe, les relations que les populations du district de Hwange entretiennent avec les aires protégées ont surtout été décryptées en termes de conflits entre humains et non humains à la fois par les organisations internationales, les pouvoirs publics et les chercheurs. Cette lecture en occulte une autre, qui a trait à des conflits plus latents, relatifs à l’histoire du territoire et aux inégalités d’accès au foncier dans un district situé aux marges de l’État. Les habitants des terres communales, expulsés de leurs terres peu après le début de la colonisation, à des fins de production agricole (fermes coloniales) et de conservation de la nature (création du plus grand parc national du pays, de forêts protégées et de concessions privées dédiées à la chasse sportive), ont été dépossédés sur les plans matériel et symbolique. Malgré les projets de réforme foncière, entamés après la guerre de libération par le gouvernement dès 1980 afin de réduire les disparités d’accès au foncier héritées de la colonisation, les habitants des terres communales du district demeurent confrontés à des inégalités spatiales et environnementales criantes. À partir d’un terrain ethnographique conduit pendant onze mois entre 2017 et 2019 au sein de villages avoisinants le Parc national de Hwange, cette thèse propose d’interroger les moyens par lesquels les groupes sociaux du nord-ouest du pays initient des formes de négociations, d’arrangements et de résistance face aux accaparements étatiques et privées des terres agricoles du siècle dernier (confiscation des terres par les différents régimes et accaparement par l’élite au pouvoir). Cette recherche, en documentant les représentations spatiales et les expériences microlocales, vise à saisir la dynamique et la graduation des conflits tant du point de vue des rapports de pouvoir entre villageois et autorités traditionnelles que de leurs interactions avec différentes instances étatiques et privées.