Eléa Boennec et Lilia Khelifi, avec l’aide de David Goeury et Olivier Milhaud

Depuis le début de l’année 2020, la pandémie de la Covid-19 et les politiques de contrôle de sa diffusion, par les restrictions et les confinements successifs, ont transformé les relations entre les individus et ont amené les sociétés à redéfinir leurs espaces. Certains lieux auparavant centraux ont été momentanément mis en marge de la société. L’accès particulièrement limité aux lieux de mobilité a renforcé la notion de distance. Le lointain est devenu inaccessible, obligeant chacun-e à repenser les notions de quotidien et de proximité. De plus, l’interdiction des rassemblements s’est traduite par une disparition de l’espace public soudainement transformé en simple espace de circulation individuelle.

Cette expérience sans précédent amène à repenser nos rapports à l’espace et aux autres. Les liens directs sont de plus en plus restreints au profit de liens virtuels, reposant sur l’espace numérique (réseaux sociaux) et entraînant une dématérialisation des relations. Parallèlement, de nouveaux liens et de nouvelles relations s’établissent dans le cadre de la gestion de la pandémie (dépistage, traçage, vaccination) créant un profond trouble au sein des sociétés.
Fort de ce contexte, ce séminaire vise à partager des interrogations autour des notions d’espace, de lieux et des relations sociales à travers trois axes de questionnement :

1.      Quelles sont les transformations des circulations et des mobilités ?
2.      Comment repenser le rapport aux ressources, autour de quelles pratiques et selon quelles échelles de valeur ?
3.      Comment se redéfinissent les identités et autour de quelles sociabilités ? Par ailleurs, les fluctuations nombreuses entre levée des restrictions et imposition de nouvelles règles collectives génèrent des temporalités et des spatialités divergentes parfois au sein d’un même territoire posant la question des agencements des pratiques et des arrangements des individus avec le cadre légal. Par conséquent, comment aborder des dynamiques potentiellement nouvelles, fragmentées et séquencées ? Quels ajustements sont nécessaires selon les objets de recherche ? Quels questions et objets, ont été révélés par la crise Covid-19, sont transformés, sublimés ou au contraire marginalisés ?

Il s’agira ici d’ouvrir un espace de discussion permettant de partager des interrogations et des modalités méthodologiques.

Chaque séance de ce séminaire amènera à croiser deux expériences : un.e chercheur.e confirmé.e et un.e doctorant.e du laboratoire « Médiations. Sciences des lieux, sciences des liens » seront invité.e.s à présenter leurs travaux ou leurs réflexions pour nourrir une discussion collective élargie.