Titre de la thèse : « La guerre urbaine pensée et pratiquée par les groupes terroristes sunnites contemporains à travers trois exemples : Peshawar, Fallujah et Mossoul ».
sous la direction du professeur Philippe BOULANGER (Sorbonne-Université)
Description des recherches :
Nouveau théâtre privilégié de la guerre asymétrique et non conventionnelle, la ville est devenue un nouveau laboratoire tactique pour les groupes terroristes irakiens, Al Qaida en Irak et Daesh. Les batailles de Falloujah en 2004 et de Mossoul en 2016-2017 illustrent les nombreuses opportunités tactiques et stratégiques qu’offre le tissu urbain aux guérillas. Ces villes ont d’abord été pensées et utilisées par Al Qaida puis Daesh comme un environnement capable de limiter l’asymétrie technologique et matérielle entre les armées conventionnelles et les groupes terroristes. Les groupes terroristes n’utilisent pas simplement le « pouvoir égalisateur » de la ville mais en font une véritable arme capable de piéger les armées conventionnelles dans un environnement enclavé, dense, favorisant la dissimulation et donc parfaitement adapté à la guerre non conventionnelle et à ses modes opératoires : IEB, VBIED, systématisation des boucliers humains, etc.
Mon travail consiste alors à faire émerger des logiques voire des récurrences spatiales à l’œuvre dans la guerre urbaine contemporaine (repli des combats vers des micro-espaces, défense en archipel, disparition des fronts, des zones sécurisées, fragmentation du champ de bataille, etc) pour en faire une géographie novatrice puisqu’envisageant la ville comme un théâtre d’opération (approche géostratégique) et non comme un enjeu (approche géopolitique). L’originalité du projet réside aussi dans l’articulation des thématiques habituelles de la géographie urbaine (étalement urbain, métropolisation, centralité) avec les doctrines et pratiques de la guérilla urbaine.
Mots clefs : Guerre asymétrique • guerre non conventionnelle • ville en guerre • géostrategie • bataille de Falloujah • bataille de Mossoul.