HECHMI Anouar

Titre de la thèse :
La relation ville-port dans le Grand Tunis : pour une géopolitique de la résilience urbaine

Sous la direction du professeur Alexis SIERRA

Résumé
Ce projet de thèse s’inscrit dans la suite logique d’une précédente recherche doctorale et post-doctorale en géographie économique maritime. Après avoir analysé l’activité des ports tunisiens, il m’est apparu nécessaire d’aborder le développement portuaire avec une approche géopolitique et en articulation avec le développement urbain. Pour cette géopolitique des relations ville-port, le Grand Tunis est un terrain particulièrement pertinent, car il est à la croisée d’une géopolitique définie comme les relations de pouvoir impliquant l’État, ici très présent, une « géopolitique locale » analysant la complexité d’une gouvernance métropolitaine aux multiples acteurs dans laquelle interviennent les citadins. Elle est une géopolitique en ce que l’espace, son contrôle, est un enjeu de pouvoir, en tenant compte des relations et jeux d’acteurs plus fins et informels et des instruments et arguments mobilisés pour y parvenir. Le Grand-Tunis possède un large espace portuaire composé d’un port de commerce ayant une zone industrielle (Radès) et d’un port polyvalent (La Goulette) traversé de plusieurs enjeux de développement, d’aménagement, d’accessibilité, mais également concerné par des problématiques migratoires, environnementales, sociales qui participent de la construction d’un enjeu de géopolitique urbaine majeur. Aussi, l’espace portuaire interroge également la gouvernance métropolitaine, en transition et en tension depuis 2011, avec le double mouvement de démocratisation qui fait émerger une société civile et de décentralisation qui questionne le rôle des collectivités locales. Le Grand Tunis est ainsi un territoire de conflits à bas bruits et de controverses dont il faut identifier les acteurs et démêler les rapports de pouvoir. L’approche proposée, celle des relations entre ville et port, s’explique par le fait que le port apparaît a priori comme une enclave, comme un espace dont le développement se fait indépendamment des acteurs métropolitains. Cette relation ville-port semble symptomatique des problèmes de gouvernance en Tunisie et un des éléments de la réponse à donner pour l’améliorer en particulier face à des situations très incertaines. Cette incertitude découle du contexte politique ainsi que de l’idée que le développement portuaire tout comme le développement urbain doivent affronter une série de crises : crise environnementale (globale et locale), crise sociale, crise économique, crise sécuritaire (avec la question du terrorisme), crise migratoire. La question géopolitique que nous posons interroge donc l’idée même de ville durable et de ville résiliente, deux expressions utilisées pour qualifier les projets de développement urbains actuels.

L’analyser dans une perspective géopolitique nécessitera donc d’utiliser trois méthodes : confronter les représentations de la ville, du port et des relations entre les deux, portées par chaque acteur, et confronter ces représentations aux données mesurées que nous possédons déjà. Nous déconstruirons également les projets d’aménagement et de développement portuaire, leur articulation avec la planification et les projets d’aménagement urbain pour comprendre ce que représente l’espace portuaire et l’idée de ville résiliente dans ce développement portuaire et urbain.

Mots clés :  relation ville-port, résilience urbaine, géopolitique urbaine, Grand Tunis.

Anouar HECHMI, docteur en géographie des transports, mes recherches portent sur les transports et l’analyse géographique des interactions entre les ports et l’espace (les territoires), port et actions d’aménagement, accessibilité des villes portuaires, effet d’entraînement des transports sur les villes (ville- port, ville moyenne et petite ville), transports et structuration de l’espace, en l’occurrence : foreland et l’hinterland portuaire et depuis peu je m’intéresse à l’application de l’approche géopolitique au domaine urbano-maritime.